Traversée de l'Andorre de Porta à Arinsal en 7 jours

 

Participants : Alain, Betty, Christian, Didier, Marc, Martine, Nathalie, Sophie, Véro, Vincent

 

 

Départ Samedi 13 juillet : Gare de Porta – Vall de Campcardos

 

Pour alléger nos sacs considérables, nous pique-niquons devant la gare de l'Hospitalet avant de prendre le train pour Portet Puymorens ( 1€ et quelque km de tunnel) Qui a dit qu'il n'y avait plus de contrôleurs. Une dame sympathique, après avoir consciencieusement vérifié que nous étions en règle nous a parlé de son quotidien professionnel difficile. En sortant de la gare, nous rejoignons le GR7 (en suivant l'itinéraire du Chemin des Bonshommes) et sous une chaleur écrasante gravissons le Val de Campcardos. Pause rafraichissante à la cabane au bord du torrent. Nous y retrouvons Didier, arrivé un peu avant qui nous annonce que pour les truites du soir c'est râpé, car l'Estany Gros, séduisant sur la carte n'est qu'un marécage. Nous arrivons tôt au lieu de bivouac, vers 2200m - Ouf, chacun a sa tente et son duvet...

 

Première des séances de yoga avec Alain. Soirée au coin d'un feu de branchages de genévriers.

 

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Dimanche 14 juillet :          Vall de Campcardos - Refuge gardé de l'Illa

 

Le temps s'est rafraichi, nos toiles ruissellent de rosée et nous emballons tel quel.

La Portella Blanca (2488m) est dans le brouillard, comme chaque fois que j'y passe et nous profitons du vent pour sécher un peu nos tentes.

La météo annonce un orage à 17h, et effectivement le ciel se couvre

Nous redescendons par un vallon sauvage vers la cabane d'Esparvera (2050m), où la pause se transforme en pique-nique.

Remontée ensuite de 500m par le très beau Vall Civera jusqu'au Port de Vallcivera (2517m)

Nous arrivons au refuge de Illa vers 16h, et effectivement il pleut un peu.

La minute de douche fut un régal bref, le repas du soir nous a beaucoup déçu, et le petit déjeuner n'a pas enchanté, mais le refuge est très beau.

Apparemment, il est défendu ( par le gardien ?) de camper aux alentours du refuge, et nous avons dormi dans le refuge pour 2 d'entre nous et dans les tentes à demeure pour les 4 autres

 

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Lundi 15 juillet :         Refuge gardé de l'Illa – Les bordes d'Envalira

 

Départ vers le col des Pessons (2840m). Pas du tout de neige, mais il fait frais et il y a beaucoup de vent. Objectif : le restaurant des Pessons, en haut de la station de ski Grau Roi. On ne l'a pas encore dit, mais si le projet était de camper en autonomie, nous entendions profiter au maximum des restaurants du chemin.

La descente entre les étangs du Cirque des Pessons, très fleurie avec des champs de lys des Pyrénées est une splendeur.

Nous sommes au restaurant vers 12h30, et Christian et Betty, qui nous rejoignent là, nous ont réservé une table.

 

Deux petites heures de marche agréables dans des prés très habités par des marmottes rondouillardes nous amènent à la cabane de Pla de Las Pedres

 

 

Pour le campement, une rive du rio qui descend de Grau Roig, au pied du hameau des Bordes d' Envalira, est finalement  préféré à la halte initialement prévue autour de la cabane du Pla de les Pedres située 200m au dessus. Cette cabane ne semble plus très entretenue, en rapport sans doute avec la construction d'un télésiège, encore un, qui alimentera prochainement les pentes de Soldeu depuis les Bordes.

Martine et Vincent arrivent de Toulouse comme prévu, avec quelques compléments de vivres pour la suite. Didier ayant déjà quitté le groupe pour rejoindre le vall de Campcardos un peu plus tôt en journée, nous serons désormais neuf à poursuivre cette traversée.

Alain nous enseigne la séance de yoga quotidienne avant le repas.

La pleine lune se lève, énorme et ronde, au dessus du port d'Envalira. Il y a 50 ans presque jour pour jour, les astronautes allaient décoller pour la rejoindre...

 

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Mardi 16 juillet : Les bordes d'Envalira – Refuge gardé de Juclar

 

Nuit calme et fraîche ; au petit matin, du givre recouvre nos tentes malgré l'altitude modeste (2000 m) mais en rapport sans doute avec l'humidité du ruisseau.

Les sacs se préparent ; il est encore temps de laisser quelques affaires jugées superflues à la voiture. Pas si facile quand un peu de pluie a été annoncée pour la suite. Nos chargements s'échelonnent probablement entre 12 et 16 kg. C'est un peu beaucoup mais la première montée raide, sans échauffement, ne pose visiblement aucun problème.

Au sortir de la forêt, l'itinéraire oblique au Nord pour rejoindre le port Dret à 2564 m.

Pendant toute la progression, nous suivrons finalement le confortable balisage rouge et jaune - parfois rouge et blanc- du GRP (Tour de l'Andorre).

Un joli parcours en balcon nous mène au Pas de les Vaques d'où l'on devine le fond du val d'Inclès. On surplombe alors le lac de Siscaro (ou lac de Baixes) qui sera l'arrêt de mi-journée pour baignade, repas et sieste. Raide descente pour passer à proximité de la cabane de Siscaro avant de rejoindre par un sentier parfois très escarpé (chaînes) le petit barrage du premier lac de Juclar puis son refuge gardé.

Bon accueil. Spacieuses toilettes sèches, d'une propreté impressionnante ; quelques odeurs dehors néanmoins. Le cuisinier nous a préparé de copieuses et délicieuses joues de porc ; on se régale.

Séance de yoga avant le dîner comme à l'accoutumée.

Campement à deux pas du refuge. Nuit calme et peu froide malgré l'altitude (2400 m).

 

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Mercredi 17 juillet :   Refuge gardé de Juclar – Cabane de Coms de Jan

 

Une prévision de pluie orageuse pour le début d'après-midi nous fait partir tôt. Le ciel clair se couvre en effet progressivement. Très belle traversée vers l'ouest en altitude sur un cheminement qui nous permet de bien visualiser notre parcours de la veille. Ca monte, ça ondule et enfin ça redescend jusqu'au lac de Cabana Sorda (2300 m).

Le lac est splendide, logé au fond d'une sorte de cirque ; un névé subsiste sur son bord.

La cabane de pierre est comme neuve: très spacieuse, un poêle, toilettes sèches à l'extérieur, dix couchages très au large. Des groupes de jeunes espagnols vont s'y succéder ; mais notre but pour la journée est ailleurs...

 

Une bonne montée en écharpe, toujours vers l'ouest, nous offre un panorama somptueux vers le Sud. Au dessus des trois petits étangs Basses des Salamandres un dernier ressaut plutôt raide nous fait atteindre la crête vers 2620 m, au nord est de la Tosa de Caraup.

La pluie ne menace pas encore, justifiant le temps d'une pause repas juste sous le col. Mais les nuages se forment, nous appelant à descendre vers la cabane de Coms de Jan, que l'on ne fait que deviner pour le moment au pied du Bony de la Pleta de Jan.

Les premières gouttes tombent une demi-heure après notre arrivée alors que nos tentes sèchent de l'humidité du matin. Trois flamandes arrivent juste avant la pluie et les coups de tonnerre, et nous partageons les deux pièces de la cabane avec elles. En effet, le temps reste incertain et il vaut mieux assurer une nuit au sec.

D'autres personnes arrivées ensuite camperont en contre bas. L'orage ne dure pas et le ciel s'éclaire pour une petite balade apéritive vers un lac au dessus… qui n'existe pas.

Marc nous allume un feu, grâce à sa persévérance.

Petite surprise après le dîner vers 21h: un couple avec trois enfants est monté du parking au dessous s'imaginant trouver la cabane disponible. Ils décident finalement de rebrousser chemin...

 

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Jeudi 18 juillet :         Cabane de Coms de Jan – Refuge gardé de Sorteny

 

Nuit calme, mais il est vrai que les bas flancs métalliques sont confortables à condition d'avoir un bon matelas gonflable.

Une douce lumière matinale va nous accompagner pour une longue et progressive montée jusqu'au col de Meners (2700 m), au pied du pic de Serrère (2912 m). On surplombe quelques petits  lacs le long du parcours. Un troupeau de chevaux fait chanter ses cloches au dessus de l'Estany dels Meners de la Coma. Un orri a été construit juste sous le col et semble encore utilisable. Etait-ce pour les mineurs ou le berger et ses bêtes ? En tout cas, les conditions y étaient rudes.

Le groupe se sépare au col : les uns redescendent directement au refuge de Sorteny (1965 m) pendant que les autres montent au Pic de Serrère en aller retour, avant de prendre le même chemin.

 

Ce val de Sorteny, qui a un statut de réserve un peu à part semble-t-il, est un émerveillement pour ses fleurs (un contraste saisissant du reste avec le flanc Est remonté le matin). L'occasion pour Alain puis Christian de nous donner une leçon de botanique ; on retiendra non sans mal, en consignant un peu plus tard leurs noms sur une carte au refuge, pas moins d'une quarantaine de plantes différentes.

 

Depuis le col, le sentier s'est trouvé jalonné de petits drapeaux oranges nous annonçant le passage de l'Ultra-Trail de l'Andorre. Nous aurons en effet l'occasion d'applaudir plus tard ces extra-terrestres de la montagne ultra-légère (MUL) venus du monde entier. 

 

Impossible de camper auprès du refuge (1965 m) car aucun terrain n'y est vraiment plat là où c'est autorisé ! Nous ne sommes donc pas les premiers, ni les derniers sans doute, à servir de clientèle captive succombant au charme d'une bonne douche et d'un bon lit.

Accueil sympa et de qualité sans chicherie... (peut-être plus pour très longtemps d'ailleurs, car la gestion doit être transférée à la communauté touristique de Granvalira dont les objectifs de rentabilité ne sont plus à démontrer – cf Refuge de l'Illa).

Séance de yoga avant un bon dîner.

 

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Vendredi 19 juillet :   Refuge gardé de Sorteny – Cabane de l'Angonella

 

Au programme : une grande descente jusqu'à Llorts (1450 m) avant de remonter jusqu'à 2250 m, altitude de la cabane de l'Angonella.

Révision et compléments floraux au jardin botanique sur le passage, juste sous le refuge. Un sentier « des écureuils » au frais dans la forêt et au milieu des oiseaux chanteurs nous fait éviter la piste jusqu'à El Serrat. Encore et toujours de nouvelles fleurs au fur et à mesure que l'altitude décroît...

A partir d'El Serrat il faut rejoindre Llorts, à pied ou en bus ; c'est selon.

Il est encore tôt heureusement avant de commencer la montée de 800 m jusqu'à Angonella. Mais, bonne surprise, le chemin est à l'ombre les 600 premiers mètres et on gagne très rapidement de l'altitude. La vallée étroite s'ouvre enfin sur un immense cirque où nichent les trois lacs d'Angonella ; la cabane est au pied du premier, vers 2220 m. Parfait endroit pour la pause repas ; de l'eau et un peu de fraîcheur à l'intérieur. La cabane est petite (4 couchages, une table et une cheminée) et comme ailleurs tenue bien propre.

Le temps est annoncé stable ; c'est l'occasion rêvée pour installer le campement un peu loin de la cabane. Décidons de rejoindre le deuxième lac (2300m). C'est une bonne idée car de larges espaces d'herbe subsistent au sud du lac et quelques arbres, devenus rares à cette altitude, pourront encore fournir un peu de bois mort.

 

Ce n'est encore que le début de l'après-midi et nous voilà au spectacle, en train d'applaudir et d'encourager - ils en ont besoin - les ultra-trailers de la Ronda dels Cims (170 kms – 13500 m D+) partis le matin à 7h pour 48 h de course non-stop. Canadiens, Français, Espagnols, Japonais, Américains, Belges, Israéliens, Allemands, Hollandais, Anglais... la fine fleur des coureurs de l'extrême est là.

Ils n'en sont qu'au 35 ème km et ils souffrent déjà, les uns plus que d'autres il est vrai. On arrive à extraire quelques informations auprès de ceux qui s'arrêtent pour un bain de pied, une photo ou un caillou dans la chaussure. D'où venez-vous, où allez-vous,... ? La réponse est sur leur dossard où le profil de la course est affiché mais ils ne savent pas vraiment répondre par eux-mêmes; ils suivent aveuglément les petits drapeaux qui les conduisent au prochain ravitaillement ou à la prochaine « base de vie ». Quelques femmes participent et sont en bonne place.

Nos encouragements et applaudissements (surtout ceux de Nathalie, Martine, Sophie,Véro et Betty !) , au bord de ce lac merveilleux et loin de tout, leur font sûrement chaud au cœur et beaucoup nous renvoient un petit signe amical ou un sourire en retour.

Ce parcours est d'une grande difficulté, surtout à cause du dénivelé.

 

Après une balade jusqu'au troisième et dernier lac 100m au dessus (2430 m) et un ramassage de bois, le campement est installé ; la séance de yoga quotidienne conduite par Alain se termine lorsqu'on voit passer l'organisatrice chargée de fermer le parcours du trail.

Le lac est désormais pour nous seuls. C'est l'heure où les poissons sautent et mouchent à la surface du lac à la recherche d'insectes.

Un bon feu nous réchauffe du petit vent qui fraîchit. Dîner et fin du mot croisé collectif entamé la veille. Monte flamme légère... on est là tel un groupe d'ados faisant griller leur marshmallows. C'est extra !

La lumière décline doucement et les sommets vers l'Est restent longtemps éclairés. Puis arrivent les planètes, les étoiles, la lune.

Au moment de nous coucher, des lumières (est-ce que ce sont des signaux...?) venant du troisième lac nous interpellent. Mais on ne sent aucune insistance pouvant faire penser à un appel. On se couche donc.

 

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Samedi 20 juillet :     Lacs d'Angonella - Arinsal

 

Quelques grosses gouttes et coups de tonnerre vers 5h du matin mais ça ne dure pas. Au réveil le ciel est à nouveau lavé.

Le galop d'une horde d'une dizaine de chevaux nous surprend pendant le petit déjeuner. Ils sont beaux et plutôt calmes… mais c'est gros un cheval, et l'un d'entre eux se montre un peu insistant, léchant nos affaires probablement à la recherche de sel. Il jette son dévolu sur les affaires de Martine... Betty a du mal à terminer son petit déjeuner. Les tentes peuvent être démontées sans dommage heureusement.

On leur cède l'espace pour entamer notre unique montée de la journée (350 m) vers la crête au Sud ; crête que l'on va suivre un peu au delà du pic del Clot de Cayall (2587 m) avant de plonger vers les Bordes dels Prats Nous puis vers Arinsal (1500 m).

Depuis la crête, la vue sur le cirque, le refuge et le sommet de la Coma Pedrosa est unique. On embrasse la totalité des sommets environnants, jusqu'au pic de Cataperdis qui surplombe Arcalis et le port du Rat.

Un hélicoptère fait une ronde incessante d'un point de ravitaillement à l'autre car la course de trail bat son plein.

L'arrivée sur la station d'Arinsal est raide ; l'architecture y est laide et c'est pourquoi le plan initial de Marc était de terminer à Ordino qui a beaucoup plus de charme.

Mais c'est l'heure du déjeuner et terminer par un petit restau ne déplaît à personne. Très bon choix car le repas est simple et délicieux.

Un bus nous ramène à Andorre-la-Vieille puis un autre jusqu'aux Bordes d'Envalira sur la route du Pas de la Case. La boucle est bouclée, ou presque.

Reste à rejoindre L'Hospitalet pour récupérer le reste des voitures.

 

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Un bien belle semaine.

 

Marc !